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La psychogénéalogie : Nos ancêtres « sont présents » dans nos vies pour le meilleur et pour le pire

"Désormais la mort d'Antonin ne serait plus qu'une onde souterraine, sismique,qui continuerait d'agir sans aucun bruit"

L'effet d'un traumas ancestral au sein d'une famille expliqué par Delphine de Vigan dans "Rien ne s'oppose à la nuit"  Elle évoque le décès de son oncle mort très jeune.


La psychogénéalogie ou l’approche transgénérationnelle, considère la personne comme construite sur son histoire personnelle et sur l’histoire de ses ancêtres (parents, grand parents … ).


Il y a tout d'abord les évènements vécus, plus ou moins traumatiques, ainsi que les valeurs et croyances familiales qui vont influencer notre construction à travers l’éducation que l’on a reçue. C’est le fruit de notre histoire. C’est ici la transmission intergénérationnelle (entre générations se connaissant).





Par exemple, une jeune femme que j’appellerai Valérie rencontre des difficultés dans sa vie amoureuse et ne parvient pas à vivre une relation stable. Elle a cette croyance que les « hommes sont infidèles », croyance qui lui vient de sa mère, trompée par son mari, le père de Valérie. Elle fut donc le témoin de cette situation. C’est son histoire.

Ensuite, nos aïeuls ont vécu des évènements, plus ou moins traumatiques et les émotions associées n’ont pas été nommées et encore moins traversées. A l’époque, il n’y avait pas de prise en charge des souffrances psychologiques dont on réfutait jusqu’à l’existence, méthode efficace de mise à l’écart de la souffrance. Ainsi, on parlait peu ou pas pour ne pas réveiller les souffrances.​ Il y avait aussi le poids de la morale et certains évènements tombaient sous le joug de la loi du silence familial (infidélité, vol, prison, ruine, etc..). C’est tous les non-dits.


Que ce soit pour des traumatismes,des non-dits, des deuils non résolus (au sens d'avoir fait son deuil) le point commun est l’absence d’écoute des émotions vécues en lien avec l'événement  (tristesse, honte, culpabilité, colère …).

Ce qui est tenu secret, non dit, non exprimé, caché n'en est pas pour autant inactif et est transmis au générations suivantes, une sorte de "patate chaude" transmise aux générations suivantes. Il s'agit alors de transmission transgénérationnelle.

Ce qui est transmis, c'est à dire la mémoire traumatique,  s'appelle un "fantôme transgénérationnel";


Quelques exemples :
une femme qui a des difficultés à être enceinte. Une fois écartées toutes les causes en lien avec sa propre histoire, un voyage dans la généalogie nous apprend qu’une arrière grand- mère a eu une fille mort-née. Toutes les grossesses suivantes donneront uniquement des garçons qui à leur tour n’auront que des garçons.
Et puis, arrive une fille (ma cliente). Le fantôme transgénérationnel « l’empêche » de tomber enceinte pour lui éviter de revivre ce qui avait été vécu par son arrière-grand-mère, c’est-à-dire la perte d’un enfant à la naissance.

Une phobie du feu et un retour en arrière nous apprend qu’un aïeul est mort dans un incendie

La peur des aiguilles et aucun évènement dans la vie de la personne ne permet d’expliquer cette phobie. La généalogie nous apprendra qu’il y a eu une IVG (pratiquée avec une aiguille) chez une grand-mère.

Ou encore Valérie qui découvre que son arrière grand-mère est une enfant naturelle née d’une infidélité.

Le Fantôme, c’est l’expression à travers nous des émotions non dissoutes vécues par nos aïeuls. En fait, c’est l’absence de parole et d’accueil des souffrances qui est transmise.


J’explique aux personnes que j'accompagne, que leur histoire s’écrit sur 3 volumes :


Volume 3, le dernier, raconterait son histoire vécue depuis sa naissance avec une période très importante entre 0 et 6 à 8 ans.


Volume 2 : qui raconterait l’histoire de la rencontre des parents, leur projet d’enfant, comment cet enfant a été fantasmé, conçu en tant que projet dans l’esprit de ses parents. Ensuite il y a la grossesse. On sait aujourd’hui, combien la vie intra-utérine est importante et source de conséquences pour l’enfant et l’adulte en devenir.

Même Descartes, l’écrivait :


il est aisé de penser que les étranges aversions de quelqu’un, qui les empêchent de souffrir l’odeur des roses ou la présence d’un chat, ou choses semblables, ne viennent que de ce qu’au commencement de leur vie, ils ont été fort offensés par quelques pareils objets, ou bien qu’ils ont compati au sentiment de leur mère qui en a été offensée étant grosse ; car il est certain qu’il y a du rapport entre tous les mouvements de la mère et ceux de l’enfant qui est en son ventre, en sorte que ce qui est contraire à l’un nuit à l’autre.

Descartes Traité des passions de l’âme 1649


Volume 1 : l’histoire de nos ancêtres et notamment tous les traumas non digérés :

morts brutales et en particulier les morts d’enfants ou Perte précoce des parents, Infanticide

Secret, mensonge sur la filiation

Père inconnu – enfant né sous X (ce qui fait fantôme n’est pas la naissance sous X mais le fait que c’est un non-dit)

Les fantômes d’abus et d’inceste

Les fantômes liés à l’argent (spoliations d’héritage, faillite, jeu, escroquerie …)

Les thérapies dites « classiques » cherchent des réponses dans le volume 3 et parfois le volume 2.

L’approche transgénérationnelle s’intéresse  au volume 1 !


Approche thérapeutique


Très bien me direz-vous ? et ensuite on fait comment ? comment se libère t’on de ces mémoires qui appartiennent à nos aïeuls ?


Finalement, exactement comme si la mémoire traumatique était la nôtre, le résultat de notre propre histoire.

Parfois, le fait de la mettre en conscience suffit à libérer, parfois il faut faire un travail précis. Dans ce cas, j’utilise mon approche et mes techniques habituelles sauf que c’est sur une mémoire traumatique qui n’appartient pas à mon client mais à son aïeul !


Pour en savoir plus - Bibliographie


Aïe, mes aïeux ! de Anne Ancelin-Schutzenberger

Psychogénéalogie de Anne Ancelin-Schutzenberger

Les fantômes familiaux de Bruno Clavier

Le syndrome du gisant de Salomon Sellam

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